Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/174

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— À lui plus qu’à tout autre, quoique je ne me plaigne pas de son assiduité : Dieu sait, au contraire, qu’il n’est que trop exact à son poste ; il me semble que sa plume de fer est toujours là suspendue sur ma tête à chaque pas que je fais.

— Vous parlez de cette plume comme vous parleriez d’un stylet. Heureusement qu’en bon compatriote il ne le tourne pas contre vous !

— Il a des raisons pour cela ;… ah, mon cher Paul, si vous saviez ce qu’il en coûte pour avoir du talent et comme nos amours-propres d’artistes sont obligés d’en rabattre lorsque nous additionnons les frais de nos apothéoses ! Quant à moi, qui suis toute vanité, j’en conviens, il me tarde de changer de piédestal ; et tenez, mon cher Paul, il me semble, en vous voyant, revoir un frère ; je veux m’ouvrir à vous comme une sœur… Il y a si long-temps que je n’ai pu me livrer à cet instinct d’une amitié confiante qui n’a pas été heureusement éteint en moi par la tyrannie de ma marâtre ! Mon ami, je vous demande vos conseils ; connaissez-moi bien