Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/180

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Madame la Comtesse, ou Milady…. car j’ai le choix, monsieur Paul : au lieu d’un mari, il s’en présente deux.

— Avec le premier, continua mademoiselle Maria, je reste en France ; avec le second, je passe en Angleterre. Avec le premier, j’entre dans une noble et riche famille, mais malgré elle, et probablement j’y serai froidement accueillie ; avec le second, je m’exile chez une nation étrangère dont les mœurs me sont antipathiques. Le premier est Français, mais sa taille, un peu contrefaite, peut prêter au ridicule ; le second est plus agréable, mais il est Anglais, et j’ai horreur des Anglais autant que des bossus. Voilà mon embarras ; il s’agit de me prononcer avant huit jours, et vous êtes le seul ami désintéressé qui puisse me dire si je dois être plus heureuse comtesse en France que milady en Angleterre. Arrivé d’hier, ne connaissant ni mon soupirant de Paris, ni celui de Londres, vous ne pouvez pas comme mes autres amis être gagné soit par M. Bohëmond de Tancarville, soit par lord Suffolk.

— Ma pauvre amie, répondit Paul, vous