Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/181

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avez du malheur en vous adressant à mon impartialité. Je connais un de vos prétendus, si on connaît M. de Tancarville après avoir voyagé avec lui de Lyon à Paris. Mais, entre nous, je vois que vous êtes vous-même au-dessus de toutes les préventions de cœur et de caprice qui trompent tant de femmes dans le choix d’un mari ; puisque vous n’aimez ni l’un ni l’autre de vos prétendus, et qu’il y a autant d’objections contre le comte que contre le milord, et réciproquement, à votre place je m’en remettrais au sort, qui jusqu’ici vous a si bien servie en vous conduisant des bords du Rhône aux bords de la Seine, de chez Avy votre premier maître de danse au théâtre gouverné par M. Véron.

— L’idée est drôle, dit mademoiselle Maria en riant. Forcée de prononcer moi-même l’arrêt de l’un de mes soupirants, ne voulant pas avoir sur la conscience le désespoir qui pourrait bien pousser milord au suicide si c’est monsieur le comte qui est le préféré, que le hasard en décide ! — À ces mots, elle remit une plume à Paul, et le pria d’écrire les noms de Suffolk et de Tancarville sur deux feuilles