Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/202

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et lui déclarer que j’étais prêt à lui obéir. Mon père me reçut comme un autre enfant prodigue, et le lendemain nous allâmes ensemble saluer nos cousines, mademoiselle Éléonore de Rollonfort et sa nièce Laure. En entrant, j’ai d’abord le malheur de marcher sur la patte de Misapour, le chien au nom indien. Misapour pousse des cris épouvantables. Jugez de la mauvaise humeur de la savante Lalla Roukh. Je répare de mon mieux ma maladresse envers le quadrupède favori, en le caressant, moi qui autrefois me faisais un plaisir de taquiner la sotte bête, pour mieux dégoûter de moi sa maîtresse. Misapour me montre les dents et je suis forcé de convenir que je me suis fait là un ennemi mortel. Je me mets alors en frais d’amabilité auprès de ma cousine : je suis gai, sentimental tour à tour ; inutiles efforts, pas un sourire pour moi, réception glaciale. Nous sortons fort mécontents mon père et moi, mon père surtout, qui purge sa bile en me reprochant mon ancienne maladresse et en prenant même le parti du chien Misapour contre son propre fils.