Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/25

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injuste qu’eût été Maurice de la condamner sur des apparences trompeuses, elle se fût laissé imposer une dette de reconnaissance pour le funeste service, sincère ou hypocrite, qui avait été si mal interprété par le monde comme par son mari. Une femme est tellement l’esclave de l’opinion, qu’il ne lui est pas permis de la braver alors même que les jugements de l’opinion sont iniques. Il est jusqu’à des vertus qui lui sont défendues quand elles ne s’accordent pas avec certaines règles de conduite. Or, madame Ventairon n’ignorait pas que madame Babandy, non seulement recevait toujours M. d’Armentières, mais qu’encore elle continuait à regretter que son mari n’eût pas rendu justice à son dévouement et à la rectitude de ses idées. Elle avait trouvé d’excellentes raisons pour expliquer à sa sœur comment le sage cousin exerçait sur elle une influence toute désintéressée ; mais ces raisons n’avaient pas bien convaincu madame Ventairon. Entre autres traits honorables cités par Odille en faveur de M. d’Armentières, celui-ci, avant l’expiration de son deuil, avait écrit à la jeune veuve