faite naguère par lui à la femme que sa générosité même et sa fidèle amitié avaient placée sous sa dépendance. Il parlait plus que jamais de la nécessité de faire une fin ; mais il affectait en même temps de discuter certaines thèses qui indiquaient assez clairement qu’à ses yeux les veuves étaient le pis aller des vieux garçons, et qu’un homme de trente-six ans, âge dont il faisait le sien par parenthèse, quoiqu’il en eût trente-huit, pouvait fort honnêtement prétendre au cœur d’une fiancée de dix-sept à dix-huit ; propositions qu’il retournait parfois en disant ce que Jean-Jacques Rousseau avait déjà dit avant lui, que les femmes de trente ans et au-delà étaient celles qui inspiraient les passions les plus vives aux jeunes hommes de vingt ; ce qui est fort heureux pour les jeunes personnes de dix-sept à dix-huit, dont il est bien prouvé, assurait-il gravement, qu’un trop jeune mari fait rarement le bonheur. Enfin Paul crut faire une découverte qu’il se garda bien de communiquer à sa tante. Madame Duravel ayant daigné conduire Isabelle à Bellevue, pour y passer huit jours auprès