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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/254

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naguère, elle s’abandonnait à une défiance jusqu’alors loyalement repoussée, et se surprenait à penser que M. d’Armentières avait été dans le temps le complice d’une conspiration contre elle ; puis, par une réaction soudaine, se trouvant ingrate envers le seul homme qui l’eût défendue il y avait douze ans, comme Paul aujourd’hui, elle hâtait de ses vœux le moment où elle pourrait lui dire : Je suis à vous ; couvrez-moi de votre nom comme d’une égide, et que ma reconnaissance vous tienne lieu d’amour.

Paul devint le confident de toutes ces contradictions d’une imagination malade, et d’une sensibilité surexcitée ; mais quelle que fût d’ailleurs son antipathie instinctive contre M. Théodose d’Armentières, antipathie dont sa raison n’avait pas tout-à-fait triomphé, il ne pouvait que plaindre la triste Odille, et il convenait à part lui qu’il était temps qu’elle mît un terme à sa situation équivoque par un second mariage. Par malheur on eût dit que ce parent si généreux, ce protecteur si fidèle, éludait toutes les conversations qui auraient pu l’amener à renouveler l’offre