Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/264

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que vous aient eu intérêt à la réclamer. Avec la négligence habituelle aux créoles, il oublie de m’en envoyer un double ; mais M. le général Mazade, que j’ai eu l’honneur de voir d’après vos ordres, me confirme avoir obtenu les mêmes renseignements sur les lieux, par un des témoins de la mort de M. Babandy. Agréez, madame, etc.

» Ducrochet, avoué. »


— Vous le voyez, Paul, c’était mon culte pour une ombre, que je prenais pour ce sentiment plus vif et plus tendre qu’un vivant seul peut inspirer. Mais je vous raconterai tout à l’heure ma vision.

En se levant de table, Paul suivit sa tante dans le jardin, et lorsqu’ils furent au milieu de l’allée qui aboutit à la petite porte du kiosque :

— Mon ami, dit Odille, c’est ici, hier soir, que j’ai eu la vision que je veux vous confier. Mais d’abord regardez-moi ; il me semble que je suis calme ; mettez votre doigt sur mon artère ; je n’ai pas la fièvre, n’est-ce pas ? Eh bien, hier soir je croyais être comme aujourd’hui ;