Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/305

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me livrer à la générosité du père que le hasard m’avait donné. Je montai au no 7, et demandai le marquis de l’Étincelle : un vieux chevalier de Saint-Louis se leva à ce nom, et je crus reconnaître sa fille dans une jeune dame occupée à lire sur un canapé.

L’air sévère du vieillard m’eût intimidé si j’avais été réellement son fils. Mais je n’avais point à invoquer son affection, je ne m’adressais qu’à son honneur ; puis un regard que je jetai sur le visage de la jeune dame me fit espérer que j’avais pour second auditeur un juge plus indulgent, peut-être même au besoin un avocat.

— Monsieur, lui dis-je, nous sommes ici dans une maison publique, mais dans cette chambre vous êtes chez vous ; je m’y déclare votre hôte, comme si vous étiez sous le toit de votre habitation d’Amérique. Je viens à vous avec un titre sacré, avec le titre de proscrit. J’ai besoin de ce titre auprès de vous, monsieur, pour vous demander la permission de porter pendant quelques jours un nom qui ne m’appartient pas. Ce nom, c’est le vôtre, monsieur, ou du moins celui de votre fils,