Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/306

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui, pour reconnaître un léger service (car je ne savais trop comment éluder l’histoire de l’incident qui m’avait fait connaître son fils), a voulu que je quittasse la France sous son nom !

La solennité de mon début avait fait impression sur le vieillard, mais la mention seule de son fils suffit pour faire éclater une explosion de colère. Cet homme, qui m’avait paru si froid, était d’une nature irascible et violente : je venais de toucher une blessure récente dans son cœur de père :

— Vous venez de la part de mon fils, monsieur ! s’écria-t-il sans me laisser achever ; quelque mauvais sujet comme lui, sans doute, quelque complice de ses désordres, quelque joueur qui veut mettre la mer entre lui et ses créanciers ? Ah ! monsieur, vous avez aussi des dettes, continua-t-il en poursuivant son idée, vous avez des dettes ! votre père en a assez payé probablement, et vous venez pour jouer avec moi la seconde représentation de votre comédie, parce que mon fils vous aura dit que j’avais rempli admirablement le sot rôle de Géronte dont il m’a enseigné les répli-