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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/318

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me promettant d’être avec eux un maître bon et humain. M. le marquis de l’Étincelle m’intéressait par le tableau de cette vie patriarcale des colons à tous les détails de laquelle il m’initiait d’avance. En retour, il aimait à m’interroger sur la vie agitée du soldat qui avait été la mienne avant la Restauration, et dont je lui faisais des récits plutôt en historien qui voit l’ensemble des événements, qu’en mémoriographe égoïste qui abuse un peu des pronoms personnels. Le marquis et Dolorès, par suite de leurs préventions favorables pour un homme qui, dans l’étroite enceinte d’un navire, était à peu près leur société unique, firent honneur à ma modestie de cette manière de narrer. Ils me supposaient presque injuste envers moi-même lorsque je disais avec naïveté qu’il n’y avait rien en moi du héros, et ils me mettaient bien au-dessus des braves un peu vantards de l’école impériale. De mon côté, plus je voyais Dolorès, moins je trouvais d’exagération dans l’enthousiasme de son père pour elle, plus je comprenais combien il était facile à ce vieillard impétueux, mais faible, de