Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/320

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péril avait paru éloigné, le capitaine s’était vu encouragé à se défendre par la presque unanimité des passagers ; mais quand il s’aperçut que chaque jour une nouvelle objection lui faisait entrevoir qu’il pourrait bien finir par avoir une minorité imposante contre ce parti énergique, il regarda la question comme résolue, et nous déclara qu’il était homme à se faire sauter plutôt que de se rendre au Hussard de la mer si nous le rencontrions.

Une pareille désignation avait nécessairement fixé mon attention la première fois que j’avais entendu nommer ce terrible aventurier, et j’avais demandé au capitaine si ce hussard avait réellement porté le dolman et le shako avant d’écumer l’Océan. Le capitaine l’ignorait, quoiqu’il prétendît que ce brigand se distinguait de son équipage par un costume de hussard dont il se parait volontiers un jour de bataille. La cruauté de ce singulier pirate égalait son audace, et l’on ne se rachetait de ses mains que par des rançons exorbitantes.

Or, son nom était revenu si souvent dans