Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/335

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avait mis pour condition qu’ils iraient un jour ensemble délivrer l’empereur. Bénavidès n’était point avare de promesses envers ceux qui s’associaient à sa fortune, et celle-là ne lui avait pas coûté plus que cent autres. En attendant d’aller briser les fers de l’empereur de la vieille Europe, ce partisan s’occupait de créer à son profit un empire dans le Nouveau Monde, et déjà il parlait de son étoile avec la même confiance que jadis Napoléon de la sienne. Il faut convenir que le Spartacus américain pouvait se vanter d’avoir été protégé par une destinée merveilleuse dans quelques unes des traverses de sa vie. Fait prisonnier à la bataille de Maypo, le 5 avril 1818, par les Chiliens, il fut traduit à un conseil de guerre avec plusieurs déserteurs qui avaient passé à l’ennemi avant la bataille. Deux fois transfuge, Bénavidès n’avait changé une troisième fois de drapeau que pour échapper à un jugement prononcé contre lui comme meurtrier et incendiaire. Il ne pouvait donc éviter d’être condamné à mort ; on le fusilla avec les autres sur la place de Santiago. Après l’exécution, un sergent