Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/342

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servir d’exemple. Par suite de ce système qui sacrifiait tout à la nécessité présente, on enleva les voiles des bâtiments, et l’on en fit de larges pantalons pour les soldats ; les charpentiers montèrent les canons sur des affûts et construisirent des chariots et des caissons ; tous les mousquets de marine passèrent aux mains des fantassins. Lorsque, pour ma part, j’eus sous mes ordres une centaine d’hommes à cheval, et que nous demandâmes, Lavergue et moi, des lances pour en faire des lanciers, Bénavidès nous fit livrer tous les harpons et toutes les piques d’abordage.

— Il manque encore une chose importante à notre cavalerie, dit alors le Hussard de la mer, tout-à-fait réconcilié à son premier état… ce sont des trompettes ; et si le général voulait le permettre, nous pourrions en faire confectionner avec le cuivre dont est doublée la cale de l’Hersilie.

— Tu as raison ! s’écria Bénavidès. Et le cuivre, arraché aux flancs du vaisseau amiral, nous fournit douze trompettes avec lesquelles nous aurions pu défier peut-être les classiques trompes marines des Tritons, mais