Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/351

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ange pouvait m’appartenir……… Depuis six mois Dolorès était mère.

Nous nous revîmes pour ne plus nous séparer : le Conway nous transporta à Valparaiso, d’où nous pûmes enfin, sans de nouvelles aventures, nous rembarquer pour l’île de Cuba. Nous ne nous arrêtâmes à la Havane que peu de jours pour aller sur une des habitations du vieux marquis ; il nous tardait à Dolorès et à moi de vivre l’un pour l’autre, afin de nous consoler de tous nos malheurs et de toutes nos pertes ; car nous apprîmes en arrivant que, par une dernière catastrophe, Dolorès avait encore perdu son frère. À la nouvelle de la prise de notre bâtiment par les corsaires, M. Antoine de l’Étincelle s’était embarqué avec Julie, devenue sa femme, pour aller recueillir l’héritage paternel ; et ils étaient tous les deux morts de la fièvre jaune trois mois après leur débarquement. J’étais plus que jamais bien résolu à ne plus porter d’autre nom que celui qui avait associé ma destinée à celle de Dolorès, et l’on crut sans peine à la Havane que j’étais un neveu du vieux marquis auquel il avait marié sa fille