Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/352

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en France. Ce fat à ce titre que sa famille nous accueillit. Quant à Dolorès, je n’avais pu la tromper plus long-temps ; depuis Arauco, elle savait que la mort seule d’une autre pouvait me permettre de légitimer notre union.

Il y avait déjà huit ans que j’avais presque oublié tous mes liens avec ma première patrie, et j’évitais même mes compatriotes qui auraient pu me la rappeler ; nous vivions sur notre habitation principale à cinq lieues de la Havane, où je ne paraissais que très rarement et pour peu de jours. Cependant je ne pus rester insensible à la nouvelle de la révolution qui promettait de régénérer la France, ou de modifier au moins une partie de ses lois politiques et sociales ; mais après ma première émotion, je commençais à retomber dans mon indifférence pour tout ce qui se passait en Europe, lorsqu’à ma grande surprise je vis arriver mon ami Mazade. Ce fut dans l’Inde centrale qu’il apprit cette révolution qui l’émut plus vivement que moi, et qui lui fit déserter ses honneurs, ses grades, et tout ce qu’il avait acquis de fortune, pour