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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/390

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fois j’ai envié à Maurice proscrit, errant, mort même, le bonheur d’inspirer de pareils regrets ! Jugez donc, chère cousine, si je suis aujourd’hui excusable de sentir renaître en mon cœur ces sentiments étouffés naguère par l’honneur et le devoir, de les sentir renaître pour celle que j’ai vu croître et grandir, votre vivante image…

— Pour ma fille ! s’écria Odille, qui aurait pu être en tout temps blessée, comme femme, de cette contre déclaration, mais qui, en un pareil moment, y trouvait la confirmation cruelle des doutes injurieux qu’elle venait de repousser avec tant d’énergie ; pour ma fille ! répéta-t-elle avec une amertume dont M. d’Armentières s’étonna, ayant donné à ses paroles ce qui lui semblait un tour si adroit et si galant.

— Oui, pour Isabelle, poursuivit-il, baissant la voix en commençant à craindre d’avoir dépassé le but ; je ne saurais dissimuler plus long-temps un amour qui vous explique pourquoi je me suis quelquefois plaint à vous de n’avoir pas été consulté dans certains de vos projets, auxquels j’ose croire