Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/391

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que vous n’auriez pas donné suite, si j’avais voulu parler plus tôt. Mais j’ai long-temps hésité à vous faire part des miens, quelque persuadé que je fusse qu’ils pourraient heureusement s’accorder avec notre situation mutuelle, et que nous y trouverions, vous et moi, la réalisation si complète de tous nos plans de bonheur. J’espère, en parlant si tard, ne pas être accusé par vous de n’avoir songé égoïstement qu’à moi seul…

Odille gardait le silence, accablée de la vérité qui luisait à ses yeux. M. d’Armentières continua donc de traiter seul cette question délicate, et de la résoudre brusquement contre lui-même avec sa générosité habituelle : — Mais je savais toutes les objections que vous pouviez m’opposer, ma chère cousine, je craignais que M. Paul n’eût profité de tous les avantages que devait lui donner votre consentement ; peut-être a-t-il déjà su parler au cœur d’Isabelle…. ; dites-le-moi franchement, mon amie…, renonçant à jamais au mariage, je saurai alors dissimuler cette dernière passion comme j’ai dissimulé l’autre, j’aurai le courage