Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/395

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un dernier faux semblant de résignation philosophique : — Madame, dit-il, je n’avais jamais eu besoin de réfuter la calomnie qui s’adressait à vous pour dénaturer une de mes actions ou un de mes sentiments ! vous lui opposiez vous-même mon caractère en démenti ; il paraît qu’aujourd’hui la calomnie a été plus heureuse, c’est mon caractère entier qu’elle a su travestir. Je suis de trop ici, recevez mes adieux : je désire que le monde juge plus favorablement notre rupture qu’il n’a jugé notre intimité. Puissiez-vous n’avoir aucun remords de m’avoir méconnu. Quant à moi, madame, je ne me résignerais pas ainsi à perdre votre bonne opinion, si je ne croyais qu’avec celui qui a le bonheur de m’être préféré, je vous deviens chaque jour moins utile, comme ami et comme protecteur.

À peine ces mots étaient-ils prononcés que la porte de la chambre où s’était jusque là tenu le témoin muet de la scène s’ouvrit, et montra à M. d’Armentières un visage qu’il reconnut, quoique bruni et altéré par le soleil du Nouveau Monde : — Rassurez-vous,