Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/394

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l’avoir commencé, en martyr de l’amour et du devoir, qui savait souffrir et se taire, aimer et sacrifier sa passion. Jusque là, tels avaient été les bénéfices du personnage, héros sentimental dans certains salons, homme à bonnes fortunes dans d’autres, confondant amis et ennemis par ses réputations contradictoires, mais certain partout de fixer l’attention, unique but de sa stérile vanité. Qu’Odille eût jusqu’ici refusé de s’alarmer des indices de la passion nouvelle de M. d’Armentières, il ne s’en était pas inquiété : c’était une preuve qu’elle avait toujours foi en lui ; mais qu’elle refusât de croire à sa propre confession du fait, et qu’au lieu de le plaindre d’être si malheureux dans ses amours, elle y trouvât tout-à-coup le secret de sa longue comédie, c’était pis qu’un coup de sifflet pour l’auteur et le comédien, c’était la toile qui se baissait avant le dénouement au milieu des huées de la foule. Ne pouvant, comme Tartufe, s’emparer de la maison, il n’avait plus qu’à se retirer de la scène et aller recommencer ailleurs une autre pièce. Il ne resta donc à M. d’Armentières que la ressource de faire de son dépit