Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/402

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— Je m’attendais à cette conclusion, dit celui-ci, alors même que cette épreuve n’eût pas été aussi complétement triomphante pour la vertu d’Odille. Il faut avouer qu’il n’y a jamais eu d’absents plus heureux que toi et moi, Maurice ! revenir après douze ans d’exil, et retrouver, moi ma maîtresse fidèle au risque de mourir fille comme sa vieille tante, toi ta femme, ce qui est plus fort, non seulement justifiée d’une première calomnie, mais veuve encore lorsqu’elle te croyait mort, et restée aussi chaste et pure dans le monde que dans un couvent ! Vivent des cousins tels que les nôtres pour rivaux, M. Bohëmond de Tancarville avec son antipathie pour l’Indoustani et sa protubérance dorsale, M. d’Armentières avec sa peur du mariage qui le met en fuite chaque fois qu’une dame consent à l’épouser ! Mais, mon grave ami, pardonne-moi cette saillie militaire, et allons obtenir ma grâce d’Odille ; je la mérite pour t’avoir ramené à elle, sans savoir encore combien nous étions injustes à son égard. Adieu, à la Havane maintenant, j’espère !

— Tu parles bien vite, mon ami, répon-