Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/409

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votre vie et de la mienne, afin de reporter la réparation qui m’est offerte au lendemain du jour où la calomnie venait de me livrer à votre haine, ou plutôt à votre mépris ; alors que j’aurais, comme je vous le disais hier, remercié le ciel de me faire expirer à vos yeux, fût-ce de votre main, pourvu que mon cri de mort vous eût convaincu de mon innocence et m’eût rendu votre amour. Ah ! croyez-le bien, je n’accuse comme vous que la fatalité, si je parle comme vous aujourd’hui, après avoir trouvé hier ce langage si cruel. Le retour de votre estime est tout ce que je dois attendre de vous ; je le comprends et ne m’en plains pas. Mais ce n’est pas assez pour que je puisse me persuader que j’ai retrouvé Maurice ; non, ce n’est pas encore assez d’un amour partagé… Si je pouvais, moi, du moins, suffire comme autrefois à votre bonheur, certes, je réclamerais mes droits ; mais n’avoir sur une autre que l’avantage d’un contrat, ne serait-ce pas m’exposer à vous voir rétablir la balance en mettant de son côté la tendresse sous le nom de reconnaissance ou de pitié ? C’est en vain que