Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/419

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Mion Escoube, aujourd’hui lady Suffolk : il s’est approché aussi de milord qui était à côté de moi, et lui a dit fort gracieusement, qu’il lui avait l’obligation de se sentir au cœur un grand fonds d’esprit national, et qu’il allait partout prêchant contre l’alliance anglaise ; puis rappelant la phrase favorite de la famille de Tancarville, il a ajouté : Si un autre Guilhaume allait reconquérir l’Angleterre, je ne serais pas le dernier Normand à m’enrôler sous son drapeau, et certes, milord, vous auriez besoin de mettre une bonne garnison à votre château du Westmoreland.

» — En attendant la guerre, lui a répondu lord Suffolk, vous devriez bien, monsieur, honorer ledit château d’une visite pacifique. Au risque de vous laisser prendre le plan de la place, je vous y invite avec M. Paul Ventairon, qui doit venir y passer le mois de juillet. » J’ai en effet promis à lady Suffolk d’aller l’admirer là dans sa gloire de dame châtelaine, si tu approuves cette petite excursion en Angleterre que je veux faire sur les traces de notre compatriote, l’auteur de Charles Edouard. Déjà je me suis, en fiancé soumis et tendre, muni de l’autorisation d’Isabelle, certifiée par madame Duravel.

» Combien elle embellit tous les jours ! si cela continue, je te préviens que je ne pourrai, ma bonne mère, attendre le terme de mon stage pour l’enlever à madame Duravel, et cependant celle-ci ne cesse de répéter que son élève chérie ne saurait épouser qu’un avocat déjà célèbre par quelque bonne cause gagnée ou perdue. Avec ces prétentions de la jalouse institutrice, j’aurais bientôt pour mes rivaux tous nos modernes Démosthènes, les Berryer, les