Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/429

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d’arbres, des masses brillantes de vapeur glissent à travers Lothbury, une rivière coule dans la vallée de Cheapside.

» Elle voit de verts pâturages qu’elle a si souvent foulés aux pieds quand elle sortait avec son pot au lait sur la tête, elle voit une chaumière isolée, la seule demeure qu’elle aime sur la terre.

» Elle regarde et son cœur est ravi ; mais déjà ils s’évanouissent, ces nuages, cette rivière, le coteau et l’ombrage ; l’onde ne coule plus, la montagne s’abaisse, et les couleurs de ce tableau s’effacent aux yeux de la pauvre Suzanne. »


quatrième extrait.


Bohëmond de Tancarville à Paul Ventairon.


Londres.

« Puisque vous m’avez abandonné, mon cher Paul, au milieu des hérétiques d’Angleterre, comme dirait mon frère l’évêque, vous voilà condamné à recevoir une lettre de moi. Ma vanité est intéressée à vous apprendre que toutes mes tribulations matrimoniales touchent à leur terme, et qu’il est présumable que je ramènerai en France une lady qui me consolera de n’être ni l’époux de ma cousine orientale, ni celui de ma bayadère d’Europe. Pour compléter le dédommagement, le ciel veut que ma future soit la fille d’un nabab qui n’est pas revenu de l’Indoustan avec de simples titres honorifiques, comme M. le généralissime Mazade, et qu’elle aime la danse au point de regretter que sa fortune et son rang dans le monde l’aient privée du bonheur de rivaliser sur le théâtre avec Taglioni et Maria. Vous direz qu’elle