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NOTES.


I.


Sur le costume des Arlésiennes.


Dans un article du Publicateur d’Arles, M. Michel de Truchet a donné les détails les plus curieux sur les modes d’Arles. En voici un extrait que je demande pardon à mon érudit compatriote d’abréger un peu.

« Le trousseau d’une mariée s’appelait à Arles le prouvesimen, et l’usage voulait que telle artisane qui avait à peine 1,500 francs de dot, se constituât et eût en effet des nippes, un trousseau ou garde-robe de 8 ou 900 francs, afin de préparer le cas du doublement des coffres, en cas de veuvage, ou encore, comme le disaient anciennement les femmes mariées, pour tirer de là de quoi habiller leurs enfants. Avec quelle vanité elles vous montraient leur armoire : on voyait d’abord le corps, la pièce, la pourtetta en baleine, recouverts de riches étoffes de damas tissues de soie et d’or, à l’instar des plus belles chasubles et chappes. Une ganse en or ou en argent selon la saison, large de trois doigts, servait à l’attacher au droulet. Les fichus, pour les grandes parures, étaient brodés en chenilles ; les autres étaient en indiennes apprêtées dites pise. Plusieurs douzaines de fichus mousseline claire de cambraisine, étaient pour mettre sur la tête quand il fallait se coiffer à la cardeline ; c’était pour tous les jours, per changear de net, se mettre seulement propre. Autrement la coiffe était en dentelle large de trois doigts. Les malines étaient les plus prisées, il en fallait pour une coiffe à la chanoinesse quatre pans, qui coûtaient 30 francs l’aune. La coiffe à bout en nécessitait une aune et quart. La velette, petit voile qui surmontait tout cela, devait être de la plus belle mousseline claire.

» La camisole, pour l’hiver, était invariablement de la plus