Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/444

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belle écarlate ou du londrin ; pendant l’été, elle était en piqué blanc. La longueur de la manche ne dépassait guère la moitié du cubitus, y compris le retroussis de la chemise.

« Une partie caractéristique du costume arlésien, autrefois, était le casaquin ou le droulet, qui ne différaient entre eux que par les basques qu’avait le droulet et que ne portait pas le casaquin. Ils étaient en marok, en serge, en serge obscure ou en burate commune. La doublure était en soie couleur de feu.

» Le jupon, en hiver, était de kalmouc, de cadix, de burate ; l’été, il était en indienne. Dans les cas extraordinaires, comme baptêmes, mariages, les pièces de l’habillement étaient en gros de Tours, couleur aurore ou bleu de ciel.

» Le tablier était en indienne ou chaffracany, qui variait de couleur et de nom, selon les modes. Les plus connues ont été : la meke, le caranca, les pises à fond blanc. Pour tous les jours on ne portait qu’un tablier de camarette, et pendant un temps il fut à la mode d’y mettre une pièce de chaffracany rouge, en un coin, comme s’il y eût eu déchirure, quoique le tablier fût tout neuf. Les souliers étaient en damas, en péruvienne, en velours ciselé ou en petit grain : en damas ils coûtaient 56 francs.

« Nos Arlésiennes, pour conserver la blancheur de leur teint, portaient anciennement un chapeau de feutre noir dont les bords avaient jusqu’à vingt pouces de largeur, ce qui était une bonne précaution pour se préserver du soleil.

» Mais une remarque essentielle, c’est que dans ce costume arlésien on distinguait trois hiérarchies d’états ou professions ; car les simples paysannes ne se permettaient pas les mêmes joyaux que les artisanes, et celles-ci, les bijoux que portaient les damiselettes, bourgeoises, filles de marchands, procureurs, notaires, orfèvres, etc. Par exemple, les paysannes portaient autrefois un coulas d’argent au cou, qui avait une médaille suspendue, émaillée, représentant d’un côté un crucifix, et de l’autre l’image de la Sainte-Vierge. Les plus riches d’entre elles portaient encore une