Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/63

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classique, ma savante cousine s’est jetée dans l’étude des langues orientales. Depuis dix ans, elle étudie l’arabe, le persan, le mogol, le sanscrit, l’hindoustani, et tous les dialectes de l’Inde ; je crois qu’elle sait le tartare mantchoux et même le pali, Dieu me pardonne ;… bref, c’est une monstruosité !

À ces mots, un éclat de rire interrompit le narrateur ; — et, à son grand étonnement, cette joyeuse interruption provenait du plus grave de ses auditeurs, de l’Espagnol don Antonio Scintilla, dont la figure triste et rêveuse fut toute bouleversée par cet accès d’irrésistible gaieté. Rien n’est contagieux comme le rire ; aussi Mazade, qui un moment auparavant semblait presque embarrassé de sa contenance, imita bientôt son ami ; Paul fît comme Mazade, M. Justin d’Allinall comme Paul, et madame de Bronzac comme tout le monde, sans trop savoir pourquoi, et au point de déconcerter le noble bossu lui-même, qui, dans son amour-propre de conteur épigrammatique, avait compté tout au plus sur un succès de sourire en cette partie de son récit.

L’Espagnol se crut obligé d’expliquer ce