Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/70

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femme que vous. Et le lendemain je lui apportai une promesse de mariage notariée ; il fut convenu que j’amènerais tout doucement mon père à me donner son consentement, mais que, dans l’intérêt commun, nous n’aurions recours aux sommations respectueuses qu’à l’expiration de l’année. Je me crus au comble de mes vœux. Le soir ce fut moi qui, en sortant de l’Opéra, donnai le bras à ma fiancée ; sa voiture nous transporta ensemble à son joli appartement de la rue de la Paix, que j’appelais d’avance le domicile conjugal ; mais là furent les colonnes d’Hercule de mon triomphe. — Monsieur, me dit-elle avec un air de décision qui ne souffrait pas de réplique, j’ai votre promesse, voici la mienne, rédigée ce matin même par Me Tourin, mon notaire. (Et elle me remit un papier.) Je compte sur vous, comptez sur moi ; je suis à vos ordres pour terminer nos affaires, et la comtesse de Tancarville n’aura plus rien à vous refuser.

Je restai interdit ; mais toujours plus amoureux, je ne pus qu’admirer cette dignité chaste qui me promettait la plus sage des épouses. Je ne cessai donc pas de me mon-