Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/71

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trer maussade à ma cousine, et surtout de me faire détester de sa tante, mademoiselle Éléanore de Rollonfort, douairière vierge, prude romanesque. Avec la tante, je soutenais des thèses contre la fidélité en amour ; avec la nièce, je médisais du grand Mogol, du Nizam, du roi d’Oude, du Paishwa, des Rajas, des Begums et des Nababs de l’Inde. Je réservais toute mon amabilité pour les coulisses de l’Académie royale de Musique et de danse, où enfin mon assiduité donna des soupçons à mon père. Il me fit subir un sermon qui aurait rendu jaloux mon frère l’évêque, et m’enjoignit sous peine d’exhérédation d’aller faire un voyage à Naples et à Palerme, espérant, dit-il, que je puiserais là des sentiments plus dignes de nos ancêtres, c’est-à-dire que je me guérirais de ma passion pour une danseuse.

— Et vous revenez guéri ? demanda madame de Bronzac.

— Pas précisément, reprit l’héritier de la noble famille des Tancarville ; mais j’ai fait des réflexions : je me sens à la fois plus fort contre ma fiancée et contre mon père. C’est elle que je verrai d’abord ; si le plaisir de me re-