Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/90

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sein, encadrant sa figure aux traits prononcés, remarquable surtout par deux yeux vifs qui avaient quelque chose de la fascination magique du serpent.

Elle fut contente de ma conversation, et ne me cacha pas qu’elle mettait du prix aux services d’un officier français, désirant discipliner son armée à l’européenne, et jalouse de l’opposer avec avantage aux Sykes de Runjet-Sing dressés par le général Allard, s’il tentait jamais, à l’instigation des Perses ou des Russes, de franchir la frontière du Punjab. J’osai lui demander jusqu’à quel point elle se croyait forcée de suivre l’alliance anglaise en cas d’une pareille invasion, et elle ne me cacha pas qu’elle consulterait avant tout l’intérêt du moment. Ma conscience ainsi satisfaite, j’acceptai tous les honneurs qu’elle voulut bien me conférer. Deux jours après, je fus installé son ministre de la guerre et reconnu par ses troupes comme généralissime. C’était le dimanche, et, après la parade, j’accompagnai Sa Majesté à l’église où je pris place sous le dais royal. Mon ami le chapelain me fit l’honneur de choisir pour