Page:Picot - Nyrop - Nouveau recueil de farces françaises des XVe et XVIe siècles, 1880.djvu/17

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DU RECUEIL DE COPENHAGUE.

des passants, déchire le papier et permet dès lors à sa femme de faire ce qu’elle veut Le même trait se retrouve dans une aventure burlesque du philosophe populaire gourou (maître) Paramartan :

Gourou Paramartan, faisant un Jour une promenade à cheval, perdit son turban. Il pensa que ses disciples le ramasseraient, et passa son chemin. Peu de temps après , il leur demanda où était son turban et ce qu’ils en avaient fait. « Il est probable , répondirent les disciples , qu’il est encore là où vous l’avez laissé tomber.» A cette réponse, le philosophe se mit fort en colère. « Ne va-t-il pas de soi , leur dit-il , que l’on doit ramasser tout ce qui tombe ? » Aussitôt , l’un de ceux qui l’entouraient , Madayan (c’est-à-dire l’idiot :, courut chercher le turban et le rapporta plein de crottin de cheval. Nouvelle colère de Paramartan, qui ne pouvait comprendre pareille sottise. « Le crottin était sur la voie , dit Madayan, et vous nous avez recommandé de ramasser tout ce qui serait tombé. »

— « Il y a, répartit le maître , des choses qu’à faut ramasser et des choses qu’il faut laisser ; on doit seulement procéder avec sagesse. »