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ce de coup de théâtre admirable, que lui suggéra sa présence d’esprit dans une circonstance douloureuse, où il s’agissait de ménager la sensibilité de feu Ma- dame la Dauphine. ,, C’est le jour où mourut M.

,, le Dauphin. Ce Prince était à l’agonie Le Roi

,, avait chargé son Grand Aumônier de ne pas quit-

,, ter son fils, d’assister à son dernier soupir. Dès

,, qu’il vit le Prélat reparaître chez lui, il jugea que

,, c’en était fait. Il prend sur le champ son parti :

,, il envoie chercher Monsieur le Duc de Berri, 1’ai-

,, né des Enfans de France, & après lui avoir fait

,, un discours relatif aux circonstances, il le conduit

,, chez son auguste mère. En entrant il dit à l’huis-

,, sier : Annoncez le Roi & M. le Dauphin. La

,, Princesse sentit ce que ce nouveau cérémonial si-

,, gnifiait. Elle se jeta aux pieds de S. M. &c".

L’OBSERVATEUR.

Il est certain qu’on ne pouvait prendre une tour- nure plus noble, pour faire entendre à la Princesse la perte irréparable qu’elle venait de faire. Je compa- rerais ce trait de génie avec celui du Thimante en peinture (f).

LE COURTISAN.

Eh bien ! croyez-vous qu’un Prince capable de ces ressources d’imagination soit un sot ?


(f) On sait que ce Peintre Grec, désespérant de pouvoir exprimer dans le sacrifice d’Iphigénie la douleur d’Agamem- non, lui voila le visage.