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Page:Piedagnel - Jules Janin, 1877.djvu/144

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jules janin

Charles Monselet mêlait (le 8 février 1874) sa note gracieuse et cordiale à ce concert :

Jules Janin ! tout ce qu’il y a au monde de gai, de vif, de riant, de brillant, d’alerte, de jeune, d’inconscient, de spirituel, s’éveille à ce nom. Le facile talent et l’heureuse existence !… Il est sur les hauteurs de Passy, dans la rue de la Pompe[1], une habitation coquette en forme de chalet, environnée de beaux et grands arbres. C’est là que M. Jules Janin vit maintenant d’une existence reposée et tout intime. À ceux qui viennent le voir il montre avec orgueil une bibliothèque qui passe, avec raison, pour une des plus riches de notre époque. Ses auteurs favoris, revêtus de somptueuses reliures, — Horace en tête, Horace dans toutes les langues, Horace dans toutes les éditions, Horace sur tous les papiers, — lui font oublier parfois sa goutte opiniâtre ; il trompe sa douleur avec une ode ; ses lèvres, qui s’ouvraient pour la plainte, ont murmuré une citation.

M. Barbey d’Aurevilly, le célèbre critique du Constitutionnel, parlant de Jules Janin, à

  1. Cette rue honorée et tranquille, où si longtemps a rêvé et travaillé l’ami du poète de Tibur, pourquoi ne l’appellerait-on pas désormais rue Jules Janin ?

    La ville de Saint-Étienne, justement fière de compter le « prince des critiques » au nombre de ses enfants, a donné son nom, en 1873, à l’un de ses principaux boulevards.

    A. P.