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Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/130

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& qu’il est oyseau passager en Almagne, tant en la haulte, que la basse : ou les habitants le prennent à la maniëre des Faulcons pelerins, & de lá le nous apportent en France, autrement nous n’en aurions aucuns. C’est un oyseau bon à touts vols : car il ne refuse jamais rien, & est plus hardi que nul autre oyseau de proye. Ceste espece d’Aigle, dit Pline, est ouvriere de prendre les oyseaux de riviere : car elle les lasse tant qu’à la fin sont contraincts de se rendre, ne povants plus faire le plongeon : car encor que les oyseaux de riviëre soyent duicts à se plonger, si est-ce qu’ils se lassent à la fin, & se noyent comme les autres animaux. Celle part, ou Pline au troisiesme chapitre, du dixiesme livre dit, Eandem aquilarum nigerrimam prominentiore caudae, entendons estre attribué au Peronopterus, qui est moult noire, hor mis la teste & le ply de ses aelles qui sont blancs, & la queuë longue. Et s’il estoit vray que Morphna fust noire, pourquoy est-ce que les Grecs l’auroyent ainsi nommee ? Le Gerfault est plus fort à faire que nul autre oyseau de proye, dautant qu’il est si hagard & bizarre, que s’il n’ha la main doulce, & le maistre debonnaire qui le traicte amiablement, il ne se advïra jamais bien. C’est un oyseau bien rare à voir, sinon