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Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/223

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autheurs, comme lá ou Aristote au chapitre du huitiesme de l’histoire, & Pline au second de son septiesme livre, ont dit qu’elles combatent contre les nains : & aussi qu’elles ont quelque partie de prudence, & se sçavoir gouverner en volant, & d’entendre & obeïr à leur conducteur, qui les met en ordre de triangle pour passer la mer à venir vers nous, ou s’en aller. Lesquelles ne voulons repeter de mot à mot, ne aussi de ce qu’on racompte que leur conducteur veille, tenant une pierre au pied, pendant que les autres dorment. La queuë des Grues est comme celle des autres oyseaux, parquoy les plumes noires qu’on voit sur leur cropion ainsi voultees, comme celle d’un Coc, proviennent des aelles & non de sa queuë. Les Gruaux sont nommez en Latin Vipiones. Pline ha dit, au quatorziesme chapitre, du trentiesme livre, qu’il y avoit anciennement un oyseau en Sardaigne, qu’on nommoit Gromphena, resemblant à une Grue, mais que des son temps il n’y estoit des-ja plus cognu. N’eust esté que le Bihoreau, dont parlerons tantost, est espece de Heron, nous l’eussions mis apres la Grue : car nous pensons que c’est celuy que les anciens ont nommé Gruem Balearicam, d’autant qu’il porte une creste