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Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/245

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si on le met à dent, & convient l’observer par la teste, on voit son bec court, rond, noir, la langue blanche, canelee en goutiëre. Tout le dessus de sa teste est noir, & reluïsant, comme meslé d’autres variëtez, qu’on appelle couleur germinante. Il a une tache blanche en chasque costé du bec, & les sourcils umbrez d’une ligne blanche, dessus laquelle en ha une autre petite, qui est noire. Les racines des plumes de sa huppe sont justement dessus le sommet de sa teste, & non pas dessus le front, comme elles sont à l’Alouëtte. Ce qui fait monstrer que le Vanneau ha le col si gresle, est qu’il ha peu de plumes à l’entour du col, & aussi que les plumes de sa teste sont beaucoup avancees par le derriere. Le reste des plumes de dessus les aelles est de la mesme couleur geminante de la teste, c’est à dire changeante, tirant de verd sur le rouge. Les plumes qui sont sur les racines de sa queuë sont tannees : mais celles de la queuë sont blanches par le bas, & noires à l’extremité, excepté une en chasque bord aux deux costez, qui est toute blanche. Ses aelles pour si petit corps, sont moult grandes. Des oyseaux qui ont huppes, ne cognoissons que le Vanneau, le Bihoreau, la Huppe, le Paon, & l’Alouëtte, quelquefois l’Aigrette, & Heron. Parquoy y estimons qu’il fut anciennement nommé Parcus en Latin. Il y ha plusieurs oyseaux, qui portent plumes ressemblantes à huppes, comme le Bieüre, le Pelican, & quelques Plongeons : mais ce ne sont vrayes huppes. Les oyseaux desquels l’on n’ha accoustumé oster ne les trippes, ne le jabot pour les faire cuire, sont estimez de bon goust, comme aussi le Vanneau en est l’un. C’est à bon droit qu’on le met en valeur de hault pris : car il est d’une petite corpulence, si refaicte & grasse,