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Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/362

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d’autant qu’elle est de moindre corpulence, aussi est moins vendue que la Grive. Parquoy soit en manger ou autrement, la grosse Grive surnommee Calandre, est tousjours preferee à la Litorne. Nous pretendons que c’est elle, qu’Aristote au vingtiesme chapitre, du neufiesme livre des animaux, ha nommee Trichas, de nom Grec, qu’on ha tourné en Latin Pilaris : parquoy entendons nommer ceste-cy, Turdus pilaris.

Du Phenix.
CHAP. XXXV.


SI CE n’estoit que chacun peut voir le plumage d’un bel oyseau estranger, assez commun dedens les cabinets des grands seigneurs, tant de nostre païs que de Turquie, qu’estimions estre le Phenix, nous n’eussions rien eu de nouveau à en escrire apres Herodote, Pline & plusieurs autres autheurs. Ce plumage dont parlons est seulement bourru, & entourné de plumes deliees, qui sont attachees à une peau dure comme cuir, dont le milieu du corps est desnué de sa chair & os : qui, combien qu’ils fussent de petite monstre, toutesfois ont esté ostez de leans, tellement que tout le plumage qui tient à ceste peau est trouvé sans teste & sans pieds. Messieurs Agricola, & Cardan entre les autheurs modernes en ont fait mention : mais pource que le dernier luy ha trouvé un nom trop nouveau, nous l’avons trouvé digne d’en faire mention en ce lieu. Vray est que l’avons nommé au dernier chapitre du premier livre. Estant donc ce corps de plumes sans teste & pieds, M. G. Postel, homme excellent en Hebrieu,