fait comme celuy d’un Pluvier. Aussi ha la langue longue, & plate. Il fait communement de cinq à six petits, & qui sont moult semblables aux plus grands, desquels le bec est rond, & longuet. L’on n’ha acoustumé d’en faire estime, attendu qu’ils ne sçavent point chanter. Aussi n’en tient lon communement en cage. Et qui en veult nourrir, ils les faut paistre de telle viande que le Rossignol. Ils se rendent moult privez, quand on les ha nourriz de jeunesse. Ils courent moult viste sur la terre, comme aussi fait la Bergeronnette. C’est un Oyseau qui ha petit pied, toutesfois sa jambe est assez longue. Tout le dessous de son ventre, comme aussi dessus & dessous le cropion, & partie de la queuë sont blancs : dont il ha prins le surnom de Culblanc.
Du Chardonneret.
CHAP. XIII.
Ombien que l’appellation Françoyse du Chardonneret ne vueille signifier autre chose que ce que les Grecs disent Acantihs : toutesfois ce n’est pas luy, qui puisse obtenir ceste signification. Car Acanthis, Acanthilis, Spinus, ou Ligurinus, est celuy que les Françoys appellent un Serin. Parquoy nous nommerons nostre Chardonneret, Carduelis en Latin, & en Grec Pikilis, que Gaza ha traduit Varia. Aristote au premier chapitre, du neufiesme livre des animaux, dit qu’il est l’ennemy des Alouëttes, pource qu’ils se mangent les œufs les uns des autres. Ce qui fait que les Grecs le nommerent Pikilis, est qu’il est de diverses couleurs : dont est advenu qu’une espece des chiens de mer ha esté ainsi nommee. Puis donc que voulons nommer les oyseaux, qui vivent communement de graines de chardons, & dont le Chardonneret ha prins ceste appellation, l’avons voulu nommer le premiër entre ceux qui se paissent de semences de chardons : secondement le Serin, & puis le Tarin, & consequemment la Linotte, le Pivoine