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Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/412

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la nommants Chelidonium. Et tout ainsi que ceste Chelidoine ha vertu de guerir les yeux, aussi pense lon que les petits de l’Hirondelle, aveuglez de la fumee des cheminees soyent gueris par l’herbe que la mere leur apporte dedens le nid. Il y ha quelques practiciens medecins, qui ont mis par escrit que l’eau distillee des Hirondelles guerist le mal des yeux. Ce qui ha esté dit des pierres d’Hirondelle est tout ainsi de l’Alectoire, de la pierre d’Aigle, & telles autres semblables, qui sont pierres naturelles, qu’on attribue aux oyseaux.

D’une espece d’Hirondelle de rivage.
CHAP. XXXV.


SUYVANTS un ordre en la description des Hirondelles, mettrons icy celle qu’Aristote au premier chapitre du premier livre des animaux, ha nommee Drepanis, ou Riparia : laquelle nous pouvons nommer Hirondelle de rivage, à la difference du Martinet, qui est nommé Argatylis. Ja avons fait mention de la grande, & de l’autre moindre, qui est simplement nommee Hirondelle. C’est à bon droit que ceste cy ha esté nommee sauvage, en comparaison de toutes les autres qui hantent les villes & villages, esquels elles font leurs nids de moult grande industrie. L’Hirondelle de rivage ne fait aucun nid, mais trouvant des pertuïs en terre, en la marge des rivieres, entre leans, & y porte de la plume, pond dessus, esclost, & esleve ses petits. Celuy qui en lisant Pline, au trente troisiesme chapitre du dixiesme livre de l’histoire naturelle, observera ce qu’il escrit des Hirondelles, trouvera qu’il met deux especes d’Hirondelles de rivage, quasi conforme à ce qu’en ha escrit Aristote au treziesme chapitre eu neufiesme livre des animaux, disant : In ripariarum genere Argatylis, etc. Quelque part qu’on