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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/125

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D'UNE FEMME DU MONDE.


DEUXIÈME PÉRIODE

L’ÉPOUSE

Paris, 10 mai.

Treize semaines se sont écoulées depuis mon mariage.

Treize semaines !

En ce laps de temps que s’est-il passé ? Un changement quelconque s’est-il opéré en moi ?

Non. Si ce n’est que ma souffrance, au lieu d’être aiguë comme dans les premiers jours, s’est un peu alanguie. Au milieu de l’abattement, de la tristesse, de la mélancolie, peu à peu se sont endormies mes velléités de révolte.

Parfois cependant, ainsi qu’un éclair, qui brusquement déchire les ténèbres, une lueur d’indignation éclate encore en moi, vive, mais brève ; je me calme bien vite, impuissante et