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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/173

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D'UNE FEMME DU MONDE.

Les détails qui m’ont été donnés sur la vie scandaleuse de cette malheureuse Jacqueline sont épouvantables.

Encore, si j’avais pu douter ! Mais les preuves sont là, tangibles.

Quelle horreur !

Et je ne puis m’empêcher de sourire quand je feuillette en arrière mon petit journal et que je tombe sur les pages où je consignais mes impressions sur la comtesse Branishka, dont les allures m’avaient un peu effarouchée.

Je ne sais comment cela finira, mais déjà on en parle à voix basse. À Paris, la comtesse Branishka et Jacqueline de Clarance sortaient en voiture ensemble, goûtaient ensemble chez Ritz, allaient au théâtre ensemble, soupaient ensemble. À Trouville, elles ne font pas un pas l’une sans l’autre. Aussi les a-t-on surnommées « les Inséparables ».

Clarance acceptera-t-il longtemps le ridicule dont le couvrent les imbéciles ? Est-il assez fou ou assez généreux pour cela ? Ce qu’il y a de sûr, c’est qu’il fera tout son possible pour éviter un divorce, dont les débats scandaleux mettraient nécessairement au jour des faits singuliers qui feraient rire tout Paris.