Aller au contenu

Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/172

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
170
LE JOURNAL

Deauville, 25 août.

Nous sommes allés dîner hier à Trouviile chez le duc et la duchesse de Crey, dîner d’adieu : ils partent demain pour Biarritz, à bord de leur yacht, le Triton. La soirée m’a paru interminable.

En rentrant à Deauville, à côté de mon mari, tandis que la voiture longeait ces rues mornes et silencieuses, à peine éclairées, toutes détrempées, j’ai été prise d’un malaise indicible. Oh ! l’isolement.

Deauville, 1er septembre.

Le mauvais temps continue. Tout le monde se sauve.

Deauville, 5 septembre.

Dans quel siècle vivons-nous, grand Dieu ! Peu à peu, bien des choses se révèlent à moi que je ne soupçonnais même pas.

Ah ! que ne reste-t-on éternellement naïve !