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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/178

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LE JOURNAL

lets de fixe !… » — Mais j’abrège pour arriver à ce qui te touche : sais-tu bien quel est ce monsieur très chic pour lequel Castel-Sarrasin a plaqué mon frère ?… C’est précisément., ton mari, ma chère !

Dire que cela ne me fit rien, ce serait me flatter. Au fond de toute femme, quels que soient ses rapports avec son mari, il y a toujours l’amour-propre en pareil cas blessé. Je me mordis les lèvres de colère et répondis seulement, pour couper court :

— Tu ne m’apprends rien : je savais tout.

Mais, ce moment de mauvaise humeur passé, je fus bien heureuse quand je pensai aux conséquences de cette nouvelle situation. La vie tranquille de ces derniers jours allait donc continuer ; puisqu’il avait une maîtresse, il allait s’écarter de moi, me délaisser, m’oublier peut-être !… Quel bonheur !

Biarritz, 1er octobre.

Je ne me suis pas trompée dans mes prévisions. M. Grandidier est maintenant avec moi d’une correction parfaite. J’entends qu’il me