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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/190

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LE JOURNAL

— Vous avez froid ? me demanda Clarance, qui était demeuré avec moi.

— Non, ce n’est rien.

Les hurlements de la meute, reprenant vigueur, emplirent l’espace, féroces. Quelques chiens, grisés par la sonnerie qui leur annonçait la curée, s’approchèrent de la bête, lui sautèrent au poitrail : elle les repoussa sans énergie, épuisée, et recula de quelques pas dans les joncs, refusant la lutte.

Alors un éclair d’acier brilla dans l’ombre. Il y eut une sorte de hoquet et le « flac » d’un corps qui s’abat dans l’eau.

Les fanfares, sur un thème nouveau, éclatèrent.

À ce moment, sans bien savoir pourquoi, instinctivement, je regardai Clarance : lui aussi me regardait. Nous sourîmes et je lui tendis la main.

— Et l’Imitation ? dit-il.

Je ne lui en voulus pas.

Il reprit :

— Alors, c’est entendu, vous venez ce soir ?

— Entendu.

 

Nous sortions de l’Opéra.

— Grandidier, dit Clarance, vous venez