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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/203

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D'UNE FEMME DU MONDE.

— Raymonde !… Vous aimerais-je véritablement, je vous le demande, si en cette heure où vous me donnez ce qu’il y a de plus beau, de plus grand, de plus noble, de plus respectable en vous, je restais maître de moi-même ?

— Je veux vous croire. Je me remets donc entre vos mains, tout entière. Unissons nos deux amours. Ne pensons plus à nos chagrins : vous en avez eu beaucoup, vous en avez encore, je le sais. Oublions tout cela : donnez-moi la main.

Un sanglot s’échappa de ma poitrine et je m’abandonnai, défaillante, dans ses bras.

Alors ses lèvres se posèrent sur mon front, délicatement, chastement, et sous ce premier baiser d’amour, mon âme s’épanouit.