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TROISIÈME PÉRIODE
L’AMANTE
Venise, 12 mars.
Trois mois d’amour ont passé comme un rêve. Dans le bonheur, on oublie aisément les vieux amis auxquels on se plaisait à faire ses confidences aux jours de l’infortune. C’est ce que semble me reprocher mon pauvre journal, que je viens de prendre au fond d’un tiroir, de feuilleter, et qui gît tristement, là, devant mes yeux. Mais j’entends réparer mes torts et mon ingratitude : discret confident de mes peines, tu seras désormais celui de mes joies.
Nous sommes à Venise depuis hier. C’est à Jacqueline que je dois ce voyage. La comtesse Branishka possède ici, sur le grand Canal, un