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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/206

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LE JOURNAL.

des plus merveilleux palais de la ville. Naturellement elle a invité Jacqueline à venir y passer quelques jours. Roger refusa d’abord, mais je lui fis entendre qu’il me serait très agréable d’aller en Italie. Je pressentis M. Grandidier, que la proposition enchanta. Dès lors, Roger de Clarance ne pouvait plus refuser d’aller à Venise et voilà comment il se fait que nous sommes tous réunis ici, tous très contents, ce qui est assez rare.

J’aurais voulu, seule avec Roger, voir la ville que je ne connais pas et visiter les musées qui, paraît-il, sont merveilleux. C’eût été pour moi une double jouissance que de parcourir avec mon amant tous les coins de la cité du doge Henri Dandolo et de m’entendre expliquer toutes les beautés qu’elle renferme, par un homme dont le goût artistique est aussi développé que ses connaissances sont étendues. M. Grandidier a tenu à nous accompagner : ce n’est pas que cela l’intéresse, mais il a l’intuition vague que ce doit être de bon ton.

Après tout, ce n’est que partie remise, et puisque nous devons rester ici dix jours, j’ai le temps de me rattraper.