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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/237

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D’UNE FEMME DU MONDE.

— Enfin ! nous y voilà !.. Vous jouez à jeu découvert maintenant, c’est plus sale, mais j’aime mieux cela.

Il continuait :

— Puisque vous êtes au courant de la situation, vous devez savoir que j’ai, pour vous épouser, racheté les dettes de Monsieur votre père : soit exactement neuf cent trente mille francs.

— De grâce, épargnez-moi ces comptes, Monsieur.

— Je ne puis que vous rafraîchir la mémoire, quant à ce que vous savez ; mais je veux vous donner des détails complémentaires qui vous manquent sans doute et qui sont intéressants. Deux mois après votre mariage, le marquis de Clovers arrivait, éploré, dans mon bureau. Il me supplia…

— Vous mentez : un Clovers n’a jamais fait cela !

— … de le tirer d’un gros embarras. Dans votre monde, vous avez la parole facile et le geste large ; ce qui vous manque, c’est précisément ce qui seul permet la générosité et la largesse. Donc, le marquis de Clovers avait perdu, en l’espace d’une nuit, dans un tripot, la bagatelle de cent mille francs sur parole.