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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/245

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D’UNE FEMME DU MONDE.

usé, on s’est débarrassé de lui, de même que des brigands dépouillent leur victime et la jettent à l’eau. Ne le ferait-il pas, que je n’en serais que plus malheureuse, car, après lui avoir été redevable d’avoir sauvé l’honneur de mon nom, je le lui serais encore et doublement d’être généreux à mon égard, d’avoir fait une action qui deviendrait grande et noble, puisqu’elle serait désintéressée, d’abandonner le prix d’un sacrifice d’argent, sans même se plaindre ni élever la voix.

Oh ! si papa pouvait lui restituer tout le méchant papier qu’il a reçu de lui ! Oh ! quel bonheur ce serait pour moi, pour nous tous ! Quel bonheur de pouvoir lui crier : « Partez, partez ! infâme personnage !… Reprenez tout l’or dont nos chaînes étaient faites !… Reprenez et partez »

Hélas ! Je sais bien que c’est impossible !

Donc, pas d’issue.

Nous sommes entre ses mains, nous ne pouvons rien.

Paris, 13 avril.

À la suite de tous cesévénements, je suis tombée malade. Je garde le lit. Je puis à