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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/265

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D'UNE FEMME DU MONDE.

Je dois dire que son absence m’inquiète fort peu.

Paris, 15 juillet.

Ah ! si c’était vrai !… S’il pouvait lui ressembler

Cette idée me poursuit continuellement : elle m’est infiniment douce.

Depuis que je lui ai dit que j’allais être mère, Roger de Clarance vient moins souvent me voir. J’aimerais à m’entretenir avec lui de mes joies prochaines, du petit être auquel s’accrochent désormais toutes mes espérances, toute ma vie. Mais j’ai remarqué qu’il s’efforçait de détourner la conversation toutes les fois qu’elle tombait sur ce sujet.

C’est étrange. En quoi cela peut-il lui être désagréable ? Il sait bien cependant la vérité. Alors ?

Ne comprendrait-il pas tout le bonheur que j’éprouve ? Ce serait le soupçonner de n’avoir pas de cœur. Mais alors comment se fait-il, lui qui m’aime tant, qu’il ne partage pas ce bonheur ?

Moi-même, j’avais d’abord trouvé naturel